L’État, c’est nous, car nous collaborons avec lui pour plonger le pays dans un état de dégradation. L’État, par ses retards soigneusement planifiés, se nourrit de notre désir insatiable de tirer profit de nos semblables de manière malhonnête.
L’État, dans sa sagesse calculée, retarde avec malice ses services pour favoriser la prolifération d’escrocs qui se mettent alors en quête de profits mal acquis en échange de services d’urgence pour la population, dans une ambiance malsaine où l’État et les arnaqueurs sont les créateurs et les bénéficiaires de leurs propres manigances. Quelle pratique cynique et perverse !
Dans mon pays, la voie légale crée la voie illégale. Les deux sont interdépendantes, vivant l’une de l’autre. Autrefois, l’escroc était d’une espèce différente, non enclin à faire cause commune avec les serviteurs de l’État. Mais à présent, la donne a changé, et ils ont scellé une alliance perfide pour gagner de l’argent de manière conjointe.
Nous sommes l’État, car nous nous associons à lui pour mettre le pays dans un mauvais état. Le passeport en est la manifestation la plus patente. Quiconque aspire à ce document de voyage sera soumis à d’âpres épreuves et contrariétés s’il ne dispose pas des importantes sommes d’argent requises.
L’État n’est pas le seul responsable de cette situation de brassage et d’exploitation abusive des citoyens, mais plutôt un acteur parmi nous autres qui y contribuons.