L’Etat a pu récupérer son précieux char blindé. Les cadavres des cinq policiers tués sont peut-être toujours à Village de Dieu.
Nul ne sait toujours pas comment les autorités ont pu amadouer les bandits pour reprendre le matériel dans la soirée du 16 mars 2021. On ignore la nature du deal. Mais on retient que les corps des cinq policiers tués, le 12 mars, sont probablement toujours dans ce quartier populaire.
De la responsabilité du CSPN
La responsabilité de ce massacre n’incombe pas uniquement à la mairie de Port-au-Prince. Somme toute, il s’agissait d’une question de sécurité nationale qui dépasse le champ d’action d’un maire. En ce sens, le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) est responsable, au premier chef, de l’échec de l’opération.
Le CSPN avait, selon toute vraisemblance, agi seul. Il n’avait pas, parait-il, sollicité le concours des autorités locales. Pourtant, la mairie aurait pu être un partenaire stratégique indirect guidant les acteurs en termes de renseignements et d’infiltration. Est-ce dû à une précipitation ? Peut-être ! Le Premier ministre, Joseph Jouthe, avait si hâte d’aller danser TI SOURIT à Village de Dieu.
Qu’a-t-on fait des corps des policiers ?
Il est judicieux de se demander ce qu’on a fait des corps des policiers tués, à Village de Dieu, lors d’une opération. Les bandits n’oseront pas immerger les cadavres dans la mer. Comme on dit chez nous, la mer ne retient pas la saleté (LANMÈ PA SERE KRAS). S’il advient que les corps des policiers soient jetés à la mer, les eaux les vomiront. L’Etat doit rester aux aguets car, les parents attendent impatiemment ce qu’il reste des cadavres pour organiser les funérailles de leurs enfants.
Dialogue communautaire pour récupérer les cadavres
Entre autres possibilités, un dialogue communautaire peut aider à récupérer les cadavres dont il ne reste peut-être que des ossements. Les responsables municipaux devront expliquer aux bandits que les policiers n’allaient pas au Village de Dieu de leur propre gré. Ils tentaient seulement de remplir les tâches qui leur étaient assignées. Maintenant qu’ils sont morts, donnez la chance aux parents de pouvoir organiser les funérailles de leurs enfants. Les chefs de gang comprendront assurément. Mais seule la mairie peut organiser ce dialogue communautaire.
Alors qu’attend la mairie de Port-au-Prince pour aider à retrouver ce qu’il reste des corps des policiers victimes dans la commune ?
Robenson D’Haiti