Personne ne se souviendra peut-être qu’à Grand-Ravine, quartier cité en exemple de zone de non-droit, on recrutait jusqu’en 2007 des jeunes pour la peinture. Des marchands d’art soit du Marché en fer, de la Guadeloupe ou de la Martinique commandaient fréquemment aux peintres de Grand-Ravine des centaines de tableaux ayant comme thème un paysage éclairé par un coucher de soleil ou ceux représentant une marine.
Aujourd’hui, dans le quartier de Grand-Ravine on recrute des jeunes pour le gangstérisme. C’est l’extension du banditisme dans les moindres recoins. Le pillage des banques et des fonds de l’Etat devient l’exemple à suivre et une méthode infaillible pour réussir dans la vie. Nous noterons toutefois que ce qu’il reste des artistes à Grand-Ravine continuent de peindre mais avec leurs pistolets sur la palette.
Coincé par des mouvements de protestation, un ex-Président de la République eut à avouer que l’argent du fonds PetroCaribe, il l’avait volé pour servir la nation haïtienne. Il a investi l’argent volé, avait-il précisé, dans la construction de plusieurs hôtels. Pourtant cette stratégie hôtelière n’a pas été au service du développement touristique. Au fil des ans, les touristes ont fui le pays. Ils ne s’intéressaient plus aux artistes de Grand-Ravine.
Les seuls touristes qui s’intéressent peut-être au pays aujourd’hui sont ceux qui sont associés à la grande délinquance et à la grande criminalité organisée. Qui ne se souvient pas des sept mercenaires arrêtés par la PNH, en 2019? Qui ne soupçonne pas les trafiquants d’armes ?
L’Etat est à genoux. Neuf religieux sont séquestrés par le gang armé « 400 MAWOZO ». Les bandits les libèrent au compte-gouttes sous le regard peut-être insouciant de la Police nationale d’Haiti.
Les gangs armés pullulent parce que nous avons appris à avoir besoin de leur service soit pour gagner les élections soit pour sécuriser nos commerces.
Aujourd’hui, n’est-ce pas que nous payons le prix de ces relations dangereuses que nous avons pendant longtemps entretenues avec les bandits ?
Robenson D’Haiti