Qui va lentement arrive sûrement, dit-on. Mais ici, on s’en va vite et même trop vite sans prendre le temps de demander si l’on est en bon chemin. On ne consulte ni les indicateurs ni les informateurs. On fonce et on s’enfonce rapidement ! Pourtant, il existe un Comité consultatif indépendant. CCI, on le surnomme. S’il y avait des consultations approfondies, n’éviterait-on pas cette course effrénée?
A ce propos, signalons cette cérémonie de remise des diplômes de doctorat qui s’est tenue en l’église Ste. Thérèse de Pétion-Ville, le samedi 29 mai 2021. Organisée par l’Université Royale d’Haiti (URH), cette séance solennelle a récompensé, entre autres, M. Joël Lorquet (Docteur en communication sociale), Me. Reynold Georges (Docteur en sciences juridiques), le ministre Pierre Josué Agénor Cadet (Docteur en sciences de l’éducation) et M. Gracien Jean (Docteur en sciences politiques).
Alors, arrêtons-nous à la thèse doctorale du Dr. Gracien Jean intitulée « L’Humanocratie et le Fédéralisme étatique, une voie alternative pour sortir Haiti de sa crise de société vielle de 30 années : de 1986 à 2016 ». Dans ce texte, le Docteur Jean propose un nouveau paradigme de la pensée politique : l’Humanocratie.
L’Humanocratie, selon le Dr. Jean, place les besoins et les aspirations de l’être humain au centre des préoccupations politiques. Il définit l’Humanocratie comme le pouvoir du peuple par le peuple et pour le bien-être de l’être humain. En ce sens, l’équité et l’accès aux ressources constitueraient la quintessence de l’Humanocratie.
Mais le peuple, n’est-ce pas le genre humain ? Comment se fait-il que la Démocratie, qui est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, n’arrive pas à satisfaire les besoins de l’être humain ? C’est justement le gros problème. Voltaire l’avait dit : « Le peuple, c’est la canaille ». Le peuple est toujours considéré comme méprisable dans ses idées, ses goûts et ses actes. Donc, il est négligé dans l’espace politique. Mais le nouveau paradigme de la pensée politique proposé par le Dr. Jean prône une solidarité humaine. C’est une invitation à transcender nos perceptions et nos points de vue quant au peuple, à prendre en compte l’essentiel de ses besoins. Ainsi la politique nous permettra-t-elle de servir le peuple et non de s’en servir.
Voilà des idées qui peuvent inspirer le CCI. Il n’est pas sûr que nous allions tout droit vers l’Humanocratie si l’on exploite les idées du Dr. Jean mais ses valeurs peuvent contribuer à un renouveau politique.
Robenson D’Haiti