Je ne connais pas très bien le rôle des maires, et encore moins celui des agents exécutifs intérimaires, car ils ne semblent pas eux-mêmes savoir pourquoi ils sont là. Cependant, étant donné qu’ils sont présents, que peuvent-ils faire pour contribuer à la résistance populaire contre les malfaiteurs armés ?
L’État s’est vu dépouillé de la quasi-totalité de ses institutions, mais celles qui subsistent doivent continuer à remplir leur fonction. C’est ainsi que j’ai récemment pris l’initiative de rencontrer le Dr Sylvestre Ulrick Francillon, ancien candidat à la municipalité de Pétion-Ville. Selon lui, les mairies des communes impliquées dans cette résistance populaire doivent mettre en place une structure pour enregistrer les brigadiers. Cette mesure permettrait d’éviter toute dérive ou tout potentiel abus dans le travail de ces protecteurs de voisinage, m’a-t-il dit.
Je suis dans l’ignorance quant à savoir si la réalisation de cette idée pourrait engendrer des fruits. Mais je crois qu’il est urgent de garantir l’efficacité et l’intégrité de l’action de ces vaillants gardiens de quartier qui risquent chaque jour leur vie pour protéger leur communauté.
L’État est dans un état de déliquescence avancée. Il semble errer sans but ni direction. S’il parvient à éviter la débâcle qui s’annonce, ce sera une chance pour lui de retrouver un semblant de vie et de dignité, et de se remettre sur pieds. Dans ce mouvement de résistance populaire contre l’insécurité, je rappelle que mes yeux saisissent l’avènement de bourreaux anonymes, diamétralement opposés aux criminels qui se drapent dans des sobriquets expressifs et persuasifs, étendards de leur vaillance.
Il est urgent, au-delà de toute mesure, de trouver des solutions pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays, et pour ranimer la confiance des citoyens envers les institutions en charge de leur protection.