Je saisis désormais l’égarement de mon peuple, immergé dans une quête perpétuelle pour se retrouver dans l’ailleurs d’Haïti. Dans cette folle errance, il s’engloutit dans les abîmes insondables de sa propre désorientation. Tel est le constat qui s’impose à moi à l’écoute de la dernière composition émanant de l’artiste Zamy Rajachrist Bellerice, talentueux chanteur et producteur.
Dans le paysage bouillonnant de la scène hip-hop/rap, émerge cet artiste engagé, Zamy Rajachrist Bellerice. Son style révèle sa verve et ses mots acérés qui pointent du doigt les sottises de nos incessantes batailles sans lendemain.
J’apprécie la manière dont, à travers sa nouvelle composition, il aborde la déroute de son peuple qui rencontre des difficultés pour coordonner ses actions face à l’État. Barricades, pneus enflammés, PEYILOK, BWAKALE sont autant de manifestations portant malheureusement nos justes revendications dans un abîme sans repères.
Cet ancien élève des Frères de l’Instruction Chrétienne (FIC), imprégné de l’éducation et des valeurs inculquées par cette institution, se voit désormais confronté à l’amère constatation que les enceintes scolaires se transforment en scènes de festivités débridées, dégoulinantes de vulgarité et de mauvais goût.
Dans ce désarroi croissant, l’artiste Zamy Rajachrist Bellerice, porteur d’une voix aussi tranchante que la lame d’un couteau, se prépare à délivrer sa prochaine composition, une œuvre qui constitue indéniablement une invitation à plonger dans un univers musical où l’art se marie à l’engagement militant.