Nos enfants vont à l’école. Ils s’adonnent à l’étude de leurs leçons. Ils rédigent leurs devoirs, sans aucune ombre de devoir envers leur patrie. De classe en classe, ils cheminent jusqu’à sombrer dans le chômage ou s’égarer dans les bas-fonds de la corruption et de la grande criminalité organisée qui gangrènent notre pays. Voilà comment se résume le système éducatif haïtien depuis plus d’une décennie, si j’ai bien pigé.
Personne ne sait donc, de nos jours, quelle est la vocation authentique de l’école haïtienne. Elle se réduit à une simple traversée. De classe en classe. Sans rien emmagasiner. Une simple flânerie. Rien de plus que cela !
Le prétendu système éducatif haïtien méprise la vitalité de la créativité chez nos enfants, l’urgence d’une réflexion critique éclairée et l’impératif d’initier les écoliers à débusquer des solutions novatrices.
Dans quelle mesure l’État pourra-t-il remplir son devoir d’orienter la vocation éducative ? Ne lui incombe-t-il pas de veiller à ce que l’éducation dispensée dans nos institutions scolaires soit véritablement alignée sur les objectifs nationaux en termes d’apprentissage, de formation et d’épanouissement individuel ?
L’école haïtienne, telle qu’elle est actuellement, est-elle capable de former une jeunesse utile à la communauté et désireuse d’apporter sa contribution à l’édifice national ?
Nos écoliers, entraînés à « passer » (quelle qu’en soit la moyenne), se retrouvent dépassés par la modernité. Ainsi, qu’enseigne-t-on aujourd’hui dans nos écoles pour justifier leur fréquentation ?