Que sont donc devenus ces anciens parlementaires, ex-Premiers ministres, anciens ministres et directeurs généraux d’Haïti, une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions ? Chaque fois qu’un jeune, étranger aux bas-fonds de la criminalité organisée, implore leur soutien, ils se lamentent d’être victimes du fléau dévastateur du chômage.
Il est possible qu’un ancien Premier ministre ou ministre d’antan, qu’il soit aux États-Unis ou en Europe, puisse négocier sa valeur en fixant un tarif pour sa participation à des événements.
Portons notre regard sur l’ex-Premier ministre français, François Fillon. On estime que les honoraires de ses conférences flottent autour de la somptueuse somme de 30 000 euros. Quant à Bernard Cazeneuve, un autre ancien Premier ministre de la République, le coût de ses allocutions oscille entre 10 000 et 20 000 euros. Ils ne se plaindront certainement pas d’un manque d’argent.
Pourtant, nos anciens Premiers ministres et ministres répugnent à emprunter cette voie. Ils acceptent leur triste sort de désœuvrés à bras ouverts, peut-être en raison d’une carence innée en termes de valeurs.
Un ami m’a révélé que nos hommes d’État prennent principalement plaisir à l’art subtil de la tromperie et de la dépense irresponsable. C’est leur sacerdoce, soutient-il avec conviction. Cependant, l’ancien parlementaire, l’ancien Premier ministre ou l’ex-ministre, qui prétend manquer cruellement de ressources pour subsister, se trouve trop souvent trahi, dans les médias, par les turpitudes des scandales de corruption et de détournement de fonds.
L’ancien larron se fait-il passer pour le miséreux qui, par décence, n’a jamais commis de vol ?
Je concède néanmoins que les biens de ces anciens Premiers ministres et ministres pourraient être affectés, car ils n’ont pas encore obtenu leur décharge pour leur gestion. Toutefois, comment peuvent-ils donc prouver leur mérite en vue de cette absolution tant recherchée ?
En fin de compte, le parlement n’est qu’une entité évanouie. Comment pourraient-ils donc obtenir une décharge pour leur gestion ? Les plus rusés parmi eux ont vraisemblablement acquis des biens au travers de tiers interposés. Et, ce sont précisément ceux-là qui se plaignent maintenant d’être démunis.
Je suis tenté d’appeler à l’aide en faveur de ces anciens Premiers ministres, ex-ministres et parlementaires, mais je me demande si ces fonctions relèvent d’un emploi ou d’une mission.
Ceux-là, en toute franchise, étaient investis de la tâche de nous arracher au gouffre du drame. Ne serait-il point juste qu’ils éprouvent à présent ce même désarroi, pour n’avoir point accompli leur dessein ?