Haïti-éducation| Un élu est quelqu’un qui a été choisi. Par conséquent, élire revient à faire un choix. Cependant, pour effectuer un choix éclairé, il est nécessaire de posséder du goût. Or, qu’ont réellement entrepris les écoles pour cultiver le sens esthétique des Haïtiens ? À vrai dire, presque rien, oserais-je affirmer.
Les élections, même au sein d’une démocratie, ne sauraient être perçues comme un processus souhaitable pour un peuple qui n’a jamais reçu d’enseignement quant à la distinction entre le bon grain et l’ivraie.
Je connais personnellement des écoles haïtiennes qui déploient des efforts dans le domaine de l’éducation esthétique et artistique. On peut citer, à titre d’exemples, l’Institution Saint-Louis de Gonzague, l’École Anne-Marie Javouhey, l’Institution pédagogique Vive l’Enfance et le Collège Marie-Anne, qui s’investissent dans cette direction. Néanmoins, il est reconnu que ces cours sont dispensés sans véritable contrôle ni suivi pédagogique. Malgré cela, il s’agit déjà d’un progrès notable !
L’objectif des directeurs d’écoles et de leurs conseillers pédagogiques est principalement axé sur les examens officiels. L’école haïtienne semble dépourvue de toute orientation précise. Elle ne semble ni orientée vers les formations professionnelles, ni tournée vers les cursus universitaires.
Dans ce contexte éprouvant où de jeunes écoliers sont malheureusement confrontés au tragique spectacle de camarades, de parents ou d’enseignants fauchés par des balles meurtrières, l’importance des activités sportives et artistiques se révèle capitale. Cependant, il est légitime de se demander combien parmi les directeurs d’écoles saisissent pleinement la dimension cathartique de l’art dans de telles circonstances ?
“L’école ne peut pas attendre”. Ainsi, l’accès y est accordé selon des modalités flexibles, au gré des disponibilités et des aptitudes de chacun, et ce, sans nécessité de plan préétabli. Actuellement, l’institution éducative en Haïti a dévié de tous les critères qu’elle se devait d’incarner.