Depuis la chute du pouvoir d’Ariel Henry jusqu’à l’ascension de cette meute présidentielle, je suis resté silencieux, observant les faiseurs de transition politique se succéder. Sans honte. Cette fin de semaine, une lueur m’a surpris, une étincelle qui, dit-on, pourrait chasser les ténèbres : le Dr. Gracien Jean a été nommé ministre des questions électorales et de la révision de la Constitution.
J’ignore s’il avait complètement cessé d’être démocrate, mais je sais qu’il était devenu entièrement humanocrate. Dans sa thèse doctorale intitulée « L’Humanocratie et le Fédéralisme étatique : une voie alternative pour sortir Haïti de sa crise sociétale vieille de trente ans, de 1986 à 2016 », le Dr Jean expose les valeurs humanocratiques, définies comme un pouvoir exercé par le peuple et orienté vers le bien-être de l’être humain.
Les valeurs humanocratiques, telles que définies par l’auteur, semblent alignées avec l’idée d’un système électoral démocratique, où les citoyens ont le pouvoir de choisir leurs représentants. Le Dr. Jean a manifestement une vision alternative et innovante pour aborder les crises sociétales en Haïti. Son approche théorique de l’humanocratie et du fédéralisme étatique montre qu’il est capable de penser en dehors des cadres traditionnels. Cette perspective pourrait être bénéfique pour aborder les défis électoraux complexes en Haïti, notamment la corruption, le manque de transparence et la participation citoyenne.
Cependant, théoriser des concepts est une chose, mais les appliquer efficacement dans un contexte politique souvent chaotique en est une autre.
L’acceptation des idées du Dr. Jean par les autres acteurs politiques et la société civile haïtienne serait déterminante. Pour qu’il puisse jouer un rôle dans les questions électorales, il faudrait que ses propositions soient acceptées et soutenues par une majorité d’acteurs influents, ceux-là mêmes qui, souvent sans humanité, se targuent d’être des “bêtes politiques”.
Une vision humanocratique des élections pourrait nécessiter des changements importants dans les structures existantes. Le Dr Joseph André Gracien Jean, ministre des questions électorales et de la révision de la Constitution, en est-il conscient ?