Haïti-éducation| L’offre éducative, en Haïti, se trouve largement entre les mains du secteur privé, avec plus de 80 % des écoles sous sa tutelle, selon l’UNICEF. Toutefois, cette configuration se révèle désormais obsolète et inadaptée en raison de la situation sécuritaire prévalant actuellement. Face à ce défi, comment l’État et le secteur privé, acteurs clés de l’éducation, pourraient-ils unir leurs forces pour créer une alternative des plus éclairées ?
Ces derniers temps, les mouvements d’insurrection, que ce soit sous les noms de « BWAKALE » ou « PEYILOK », ont périodiquement conduit à la suspension des activités scolaires. Bien que leurs appellations puissent varier à l’avenir, les conséquences resteront inchangées : priver les jeunes avides de connaissance de leur opportunité d’apprentissage.
Pour éviter que ce qui se déroulait autrefois en secret ne se répète désormais sous les feux de la rampe, je propose la création de méga-complexes scolaires, dans des zones garantissant la sécurité de manière incontestable.
Un « méga-complexe scolaire » serait une fusion d’installations éducatives englobant divers niveaux et établissements au sein d’une entité unique. Cela engloberait non seulement des écoles, mais également des infrastructures sportives, des bibliothèques et autres équipements pertinents. Une idée novatrice serait d’offrir aux élèves la possibilité de résider sur place, assurant ainsi leur éloignement des rues déjà infestées par des groupes armés.
L’objectif est de créer un environnement éducatif complet, bien équipé, tout en rationalisant la gestion et la coordination des ressources éducatives. Le temps presse, et l’éducation ne peut attendre. Adoptons une approche créative sans plus tarder.
Cependant, nous sommes conscients que la réalisation d’un tel projet prendra du temps. Bien que l’école ne puisse attendre, chaque projet à long terme a une échéance. Il est essentiel de s’engager dans des initiatives à long terme visant à garantir un environnement propice à l’apprentissage, sûr et stable.
Les défis sécuritaires persistent, et nous ne pouvons ignorer les similitudes avec les problèmes ayant entraîné la fermeture partielle des écoles pour l’année 2022-2023. Les écoliers n’ont, en moyenne, passé que 150 jours en classe au lieu des 184 prévus. Quelle sera la perte en jours d’école pour l’année à venir ? Il est regrettable que la résolution de ces problèmes ne soit pas traitée avec l’urgence qu’elle mérite. Le temps file, et nous devons explorer de nouvelles voies pour libérer l’éducation des jeux politiques.
Cette situation soulève des doutes quant à la capacité du système éducatif à offrir une éducation stable et continue. Les conséquences à long terme de ces interruptions pourraient perdurer bien au-delà de l’année académique 2022-2023. Il est impératif que les experts pédagogiques et les gouvernants développent des stratégies ingénieuses pour surmonter les défis sécuritaires et libérer le plein potentiel éducatif de la jeunesse.
Il est important que nous agissions de manière concertée et innovante pour transformer cette crise sécuritaire en opportunité d’édifier un système éducatif plus résilient et dynamique.