Je ne saurais émettre la moindre critique envers le Dr Ariel Henry, car il est à sa place parce qu’il a pris la nôtre d’assaut. Le Premier ministre Ariel Henry, dépourvu de toute mission ou mandat, ne suscitera de ma part aucune sollicitation quant à son bilan. Cependant, pourquoi est-il encore parmi nous et avec nous?
Frères et sœurs, les yeux baignés de larmes, vous contemplez le visage du Dr. Ariel Henry. Vous y voyez le reflet du sang encore chaud de vos enfants, qui macule ses lèvres et ses ongles, comme un macabre maquillage.
Chers frères et sœurs haïtiens, le bourreau ne peut subsister que si sa victime n’apprend pas à tuer. Prenez donc note des torts qui vous ont été infligés, afin de réclamer justice par vos propres moyens.
Il est dit qu’il ne faut point répondre à la violence par la violence, mais plutôt emprunter le chemin de la justice pour assurer la paix et l’harmonie au sein de notre société. Cependant, les carences béantes de l’État entravent notre confiance. Les manquements, les lacunes et les dysfonctionnements constatés viennent mettre en doute notre foi en son efficacité et sa capacité à répondre aux besoins de la population.
A ce sujet, j’échangeais avec mon ami politologue, le Dr Gracien Jean, qui croit fermement qu’il est essentiel de tout mettre en œuvre pour restaurer l’Etat de droit. Selon lui, il est primordial de dissuader le recrutement de nos enfants au sein des gangs armés. Face à l’irresponsabilité de l’Etat, ne revient-il pas alors aux églises, aux écoles et aux familles de jouer un rôle prépondérant dans cette tâche?
En attendant, cette population qui était autrefois traquée par-ci par-là par des bandits se réveille progressivement et prend désormais l’initiative de pourchasser les criminels.