On dit ceci, on dit cela et quand tout le monde en parle, il s’agit, dit-on, de l’opinion générale même si elle n’est pas toujours géniale. Cette opinion particulièrement générale laisse comprendre que la Constitution de 1987 comprend trop de contradictions, trop de fonctions incompatibles. La nouvelle Charte solennelle répare-t-elle les erreurs de l’ancienne ? Si non, ne faudrait-il pas prolonger les débats et ajourner le référendum ?
La première chose à remarquer eu égard à l’avant-projet de Constitution, on est passé d’une première version à une deuxième. Jusqu’à présent, le Comité Consultatif Indépendant(CCI) grapille des idées pour parfaire son œuvre. « Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage », disait le poète et écrivain Boileau. Donc, il est probable que ce soit la vingtième version de l’avant-projet de Constitution qui sera soumise à la consultation populaire. Mais les rudes travailleurs du CCI auront-ils le temps de modifier 18 fois encore le texte avant la date du 27 juin 2021.
A ce propos, il y a un flou. Le référendum portera-t-il sur l’annulation de la Constitution de 1987 ou sur l’approbation de l’avant-projet de Constitution ? Dans le premier cas, c’est plus facile. Cela permettra au Comité Consultatif Indépendant de continuer à travailler tranquillement même au-delà du 27 juin. Dans le second cas, les membres du CCI, soucieux de faire franchir un nouveau cap à Haiti, seront trop bousculés par le temps.
Rien ne presse d’autant plus que le coronavirus rebondit, en Haiti. D’ailleurs la Constitution de 1987, qui rend service aux caprices de chacun depuis 34 ans, n’est toujours pas en veilleuse. Par conséquent, on peut toujours compter sur elle.
Robenson D’Haiti