La PNH est-elle en chute libre ?La police nationale d’Haiti est-elle devenue une chorale chantant toute la sainte journée son incapacité à remplir sa mission qui est de protéger et servir la population ? Certainement pas ! Le dimanche 6 juin 2021, le Premier ministre ad intérim, Claude Joseph, bien escorté, était en promenade à Martissant. Sans étonnement, il a pu constater que « l’institution policière a pu y ramener l’ordre et rouvrir la voie à la circulation ».
Le pouvoir en Haiti est-il étranger aux Haïtiens ?
Au terme d’une fin de semaine sanglante à Martissant et Fontamara, le PM a.i a effectué une visite des lieux. Il n’a pas été victime. Il n’a pas eu peur non plus. Pourtant, des familles ont dû quitter leur quartier pour échapper à la terreur de la violence, pas moins de trois policiers sont tués, et des commissariats sont pillés. C’est à croire que les tenants du pouvoir sont à l’abri de l’insécurité qui sévit à Port-au-Prince.
Entre les chefs de gangs armés et les hommes d’Etat, existerait-il des liens de parenté ? Cette zone de fortes turbulences s’est tue à l’arrivée du chef du Gouvernement. Il est dit que tel ancien Premier ministre, qui causait régulièrement avec des bandits, serait le compère d’un puissant chef de gang armé. Il s’entretenait assez souvent avec lui sur des questions de sécurité nationale. Donc, si M. Claude Joseph garde bien l’héritage de son prédécesseur, il ne courait aucun danger à Martissant.
Sortir du mauvais pas et non aller vers le pire
Chacun sait que nous sommes en face de plusieurs bandes armées ayant une force de frappe supérieure à celle de la PNH. Donc, les policiers se résignent à en faire les frais. Difficile de compter sur les Forces armées d’Haïti remobilisées. La plupart des militaires ont pris de l’âge. Ils vieillissent en laissant tranquillement rouiller leurs armes. Aujourd’hui, quelle alternative ?
En tout cas, la visite du Premier ministre est réconfortante. C’est signe que l’Etat reprend le contrôle des quartiers volcaniques de la troisième circonscription de Port-au-Prince. Sa visite a aussi le mérite de prouver au Blanc que la violence n’a pas encore atteint un seuil critique et que les linges sales peuvent toujours se laver en famille.
Robenson D’Haiti