Pourquoi donc ces femmes et ces hommes d’affaires, qui ont les moyens de s’offrir des salaires impressionnants allant de 20 000 à 30 000 dollars américains par mois, s’engagent-ils dans l’arène politique, en Haïti, pour ensuite se plaindre de leur appauvrissement ? Une fois qu’ils ont perdu leur poste, à quoi peuvent-ils réellement contribuer ? Voilà des questions qui me tourmentent.
L’évidence s’impose, mais j’ai vraiment envie de ne pas croire qu’il s’agit d’une manœuvre délibérée pour créer une illusion. Peut-être que ces femmes et hommes d’affaires cherchent à se présenter comme des victimes alors qu’en réalité, ils sont les bénéficiaires de cette entente secrète entre le monde des affaires et la politique.
Les motivations troubles derrière leur engagement politique
Un ami dont je préfère ne pas mentionner le nom m’a informé que certains de ces grands chefs d’entreprise ou magnats du commerce, pas tous, veulent assurer la pérennité de leurs empires économiques. Ils cherchent à établir les relations nécessaires pour étendre leur influence. D’autres, désireux d’être reconnus et admirés, se lancent dans cette bataille politique afin de savourer les plaisirs de la renommée et de la popularité.
On peut penser que leur implication sur la scène politique n’est pas simplement un geste désintéressé, mais plutôt un moyen de servir leurs propres intérêts et de promouvoir leurs entreprises. Ces personnes riches, qui connaissent bien les rouages du pouvoir et le réseau de relations qu’il engendre, saisissent l’occasion de manipuler les leviers de la politique en leur faveur.
Manipulation et bénéfices : l’entente entre monde des affaires et politique, en Haïti
Le fait qu’ils occupent des postes au sein des institutions politiques leur confère un avantage stratégique incontestable. En naviguant dans les eaux troubles du pouvoir, ils peuvent façonner les politiques publiques en fonction de leurs besoins, influencer les décisions économiques et façonner les règles du jeu. Ils sont capables de protéger leurs intérêts commerciaux, d’obtenir des faveurs, des avantages fiscaux et d’influencer les réglementations en leur faveur. Leur position de décideurs politiques leur offre une tribune privilégiée pour favoriser leurs entreprises, renforcer leur emprise sur l’économie et consolider leur statut social. Je m’abstiens de citer des noms, mais ceux qui se sont penchés sur cette question peuvent aisément trouver des exemples à donner en illustration.
Ne cherchent-ils pas avant tout à protéger et à augmenter leur richesse, même si cela se fait au détriment de la majorité ?
Il est important de rester lucide et critique. Leur implication dans le domaine politique ne garantit ni la vertu ni la représentativité des intérêts collectifs. Il est essentiel de remettre en question le rôle de ces acteurs dans la politique, de mettre en évidence leurs motivations et de veiller à ce que les décisions prises ne servent pas uniquement les intérêts restreints de quelques-uns, mais l’intérêt général dans toute sa diversité.
Dans la tourmente des jeux de pouvoir et des lobbys, il est indéniable que certaines personnalités de l’élite économique possèdent une influence politique considérable, grâce à leurs ressources financières et leur proximité avec les décideurs politiques. Mais, comment ne pas s’inquiéter des inégalités flagrantes qui en découlent et qui sapent les fondements de la démocratie ? Il est grand temps de garantir que les intérêts de toute la société soient pris en compte, que les voix des démunis et des oubliés résonnent aussi fort que celles des puissants, afin de rétablir l’équilibre dans une société où les privilèges sont trop souvent réservés à une classe privilégiée.
Ne serait-il pas raisonnable de promouvoir un monde des affaires responsable, qui travaille à la fois pour ses intérêts légitimes et pour le bien commun, en favorisant un environnement économique sain, juste et durable ?