Haïti| De nos jours, on observe moins fréquemment l’érection de barricades de pneus enflammés comme expression de notre mécontentement envers nos dirigeants oppressifs. À présent, ce sont les débris, les vieux étals des marchands et les carcasses de véhicules qui barricadent les quartiers afin de perturber l’invasion des bandits. Pour des raisons esthétiques, certains quartiers se dissimulent derrière des portails pour éviter de devenir des territoires perdus.
Mes préoccupations sont diverses quant à l’installation de ces portails. En premier lieu, quelles dispositions ont été prises afin d’empêcher que le gardien en charge ne cède le quartier pour des raisons, avouons-le, prévisibles ?
Manifestement, en arrière-plan de ces portails, des brigades se tiennent prêtes à intervenir dès que le gardien donne le signal. Il est probable que ces brigadiers soient armés. Quel contrôle la mairie et la Police Nationale d’Haïti (PNH) exercent-elles sur l’arsenal de ces structures d’auto-défense ?
Une autre préoccupation tout aussi légitime concerne l’institution responsable de collaborer avec les brigades retranchées derrière ces portails afin de déterminer les heures d’ouverture de chaque quartier, dans le but de transmettre ces informations aux services ambulanciers et aux pompiers. Cette démarche pourrait sauver des vies et des biens, étant donné que dans de telles situations, la rapidité d’intervention est importante.
Voici mes propositions dans un pays où, dit-on, les institutions sont vidées de leur substance, mais où le trésor public continue de rémunérer ceux qui seraient toujours au service de l’intérêt public.