L’Haïtien en quête d’une existence sereine sur sa terre natale apprend à se défendre en menaçant de mort l’assassin et se tient également prêt à éteindre tout souffle de vie meurtrier. Aujourd’hui, il est inutile de faire appel à un Général Sauveur pour maintenir la paix. La solidarité est notre ultime bouclier.
Dans certains quartiers, les habitants nourrissent déjà une profonde appartenance communautaire ardente et indomptable, pour s’opposer avec vigueur à la cruauté implacable des groupes armés. Unis par un désir de résistance inébranlable, ils affirment avec conviction leur refus de subir les violences atroces de ces factions impitoyables.
Le sous-commissariat de Meyotte a été embrasé, le 5 avril 2023, par des malfaiteurs munis d’armes. Au lendemain de cette attaque ignominieuse, des citoyens de ce quartier, situé dans la commune de Pétion-Ville, se sont unis pour lever des fonds et restaurer l’édifice, tout en y ajoutant des mesures de sécurité renforcées.
La population commence à réaliser que les brigands ne restituent pas les territoires qu’ils ont conquis. La police nationale d’Haïti n’est pas en mesure de les contraindre à les rendre. Dès lors que ces malfaiteurs envahissent votre quartier, ils enrôlent vos enfants pour servir leur cause dévoyée ou les abattent sans sommation, à moins que vous n’ayez été déjà chassés de votre domicile.
L’État, ce n’est pas nous. L’État n’est personne. Il ne nous appartient pas non plus. L’unique issue qui s’offre à nous est de nous liguer pour former une force inébranlable, capable de précipiter les criminels dans les abîmes de leur propre barbarie. Un peuple, s’il ne se lève pas tel un seul homme afin d’extirper ses bourreaux, est destiné à périr un par un.