Les bandits armés peuvent-ils être des agents de développement? Aujourd’hui, en Haïti, des chefs de gang investissent dans les infrastructures sanitaires.
TI LAPLI, de GRAN RAVIN, construit un hôpital. L’entrepreneur, notoirement reconnu comme chef de gang habitué à détruire la vie et à infliger de la douleur physique à autrui, crée une structure de santé.
M. TI LAPLI a-t-il obtenu un permis de construction de la mairie de Port-au-Prince ? Ce même M. TI LAPLI obtiendra-t-il une autorisation de fonctionnement ? L’Etat répondra à ces questions quand bon lui semble, et selon les droits dont il dispose dans une zone de non-droit.
L’idée de construire un hôpital à GRAN RAVIN est bon signe. C’est signe que les bandits armés tiennent à leur survie. Les chefs de gang s’affrontent toujours. La Police nationale d’Haiti les attaque de temps en temps. Ils ont besoin d’hôpitaux à domicile pour rester en vie en cas de blessures graves. L’institution rendra probablement service aussi aux victimes ou à leurs proches.
Quels seront donc les services et programmes de soins de ce centre hospitalier ? Idéalement, M. TI LAPLI peut bien y implanter un service de chirurgie orthopédique pour soigner rapidement ses soldats. Une unité de soins psychiatriques serait aussi intéressante car il ne faut pas écarter la dimension psychopathologique des criminels. Le service des urgences fonctionnera à plein régime. Ce M. TI LAPLI a sûrement compris que son peuple fait face à toutes sortes de problèmes : insécurité et malnutrition, entre autres.
On guérit le mal par le mal. C’est peut-être un avantage. Savez-vous que certains patients guériront plus vite s’ils voient arriver M. TI LAPLI avec sa mitraillette ?
Pour le recrutement du personnel médical, M. TI LAPLI n’aura pas de soucis. Si des chefs de gang parviennent à embaucher des artistes de renom dans une simple fête d’anniversaire, à Village de Dieu, il y a fort à parier que M. TI LAPLI engagera aisément les meilleurs médecins haïtiens dans son hôpital.
M. TI LAPLI construit un hôpital. Une initiative que nous applaudirons lorsque nous aurons appris, avec l’aide de l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), que cette œuvre n’est pas liée au blanchiment d’argent.
Robenson D’Haiti