Quasiment toutes les motocyclettes qui assurent le transport collectif dans la zone où il a érigé son quartier général sont siennes. L’homme innocent se trouve coupable d’exercer un contrôle absolu sur chacun de ces véhicules évoluant dans son domaine. Des individus, armés jusqu’aux dents et agissant à son commandement, se tiennent prêts à décharger leur feu sur tout mouvement perçu hors de leur vigilance.
Les hommes de main à son service peuvent dégainer à tout moment pour abattre ceux qu’ils perçoivent comme les ennemis de leur employeur. Si d’aventure des victimes civiles surviennent, l’innocent en assume la responsabilité.
Selon les témoignages des habitants, il est conté que si par malheur un membre de la population civile est touché par une balle, le Général endosse la responsabilité des soins médicaux. Si la personne est décédée, le chef des brigands se porte garant des funérailles. Ainsi, la population n’est pas abandonnée à son sort dans cette zone où règne l’anarchie.
Dans les saintes Écritures, précisément dans le livre d’Ézéchiel, au chapitre 3, verset 18, résonne cet avertissement solennel : « … si tu ne parles pas pour avertir le méchant, afin qu’il renonce à sa mauvaise conduite et qu’il reste en vie, ce méchant mourra à cause de sa faute, mais je te réclamerai son sang. » C’est ainsi qu’il nous est enjoint de sauver les âmes égarées. Il ne s’agit nullement d’une simple recommandation, mais d’un ordre impérieux ! Un commandement qui se doit d’être exécuté sans délai.
Qui donc se souvient de cette ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Emmelie Prophète, une figure évanouie au sein d’un gouvernement perdu, dépourvu de l’aptitude salvatrice pour les âmes égarées ? Saisit-on encore, ne serait-ce qu’à peine, qu’elle avait osé avouer, sans la moindre honte, avoir longtemps abandonné les territoires perdus ?
L’État, dans son déclin progressif, assiste impuissant à la désintégration de son territoire, morceau par morceau !