Nous avons connu Jacques Roumain, Jacques Stéphen Alexis, Justin Lhérisson, Jean-René Jérôme et Hector Hyppolite. Point. Mais, aujourd’hui, en Haïti, comment décharger la mémoire de nos enfants des posters des célébrités de la dictature et du banditisme. Point encore. Mais, petite pause très courte pour souligner rapidement qu’il est impérieux de leur proposer des Hommes par l’éducation.
Pourquoi ne pas inviter des personnalités inspirantes à l’école, en Haïti ?
En parlant précisément d’éducation, je me demande pourquoi on n’invite pas des personnalités telles que Frankétienne, Dr. Gracien Jean, Drelin Laguerre, Kéké Bélizaire, Lionel Trouillot, Euphèe Milcé, Frantz Zéphirin, Pasko, Eddy Jean Rémy, Dominique Batraville, Faubert Bolivar, Killy, Pierre Rigaud Chéry ou Pierre Josué Agénor Cadet dans nos écoles pour éveiller le sens esthétique de nos enfants qui, en général, manquent de repères ou d’accompagnement.
Ce serait une excellente stratégie. On pourrait, avec ces écoliers, parler d’Hector Hyppolite. De ses dess(e)ins d’homme pour l’Homme. Nous pourrions leur parler de l’ampleur des rêves du maître. Ces activités seraient l’occasion de travailler dans le sens d’une ouverture : nous pourrions nous laisser emporter par l’imprévisibilité de la narration d’Hector Hyppolite en étudiant ses jeux graphiques, les détours visuels qui tissent son langage artistique…
L’école, qui ne peut pas attendre, doit proposer autre chose si elle veut atteindre sa destination. L’école, qui ne peut pas attendre, doit comprendre que « TWO PRESE PA FE JOU LOUVRI ». Même si l’aube ne se lève pas sous l’emprise d’une hâte excessive, il est nécessaire de mesurer nos pas qui doivent finalement se diriger vers la lumière.
L’école, malgré les pressions du ministre de l’Éducation nationale, Nesmy Manigat, ne doit pas se précipiter à faire ce qui ne devrait pas être fait, mais plutôt encourager le développement intellectuel des jeunes en stimulant leur curiosité, leur créativité et leur capacité à remettre en question le statu quo.
Comment faire taire aujourd’hui cette propagande autour des bandits et mettre en lumière ceux qui sont véritablement utiles à l’Humanité ?
Je reconnais que le fléau du banditisme trouve souvent sa source dans un entrelacs complexe de facteurs, tels que les tourments d’une condition socio-économique précaire, le désert des horizons, l’exclusion implacable et les foyers tumultueux. Toutefois, l’école a le pouvoir de nourrir des valeurs telles que le respect, l’équité, la responsabilité et la solidarité, valeurs qui œuvrent à forger un sens aigu de l’éthique et de la citoyenneté chez les jeunes esprits. À travers l’enseignement de l’éthique et de la morale, nous pourrons guider ces enfants afin qu’ils saisissent les conséquences profondes de leurs choix et qu’ils affûtent un regard incisif à l’égard des comportements délinquants.
La créativité pour résoudre les problèmes
L’art, que ce soit la musique, la danse, le théâtre, la peinture ou d’autres formes artistiques, est un moyen puissant pour exprimer et communiquer ses émotions, ses valeurs et ses points de vue.
L’art peut aider les élèves à être plus sensibles, à comprendre les autres et à se mettre à leur place. Il permet d’explorer des sujets et des questions difficiles sur la morale et de remettre en question les règles établies. Les œuvres d’art peuvent représenter des situations complexes où il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, ce qui pousse les élèves à réfléchir aux conséquences de leurs actions et à développer leur jugement moral.
Apprendre sur les artistes et leur réussite peut motiver les élèves en leur montrant des exemples concrets de persévérance, de créativité, de passion et de détermination. Les artistes, qui font souvent face à des difficultés et des obstacles, peuvent être des modèles de résilience et d’engagement, encourageant ainsi les élèves à poursuivre leurs rêves et à prendre des décisions basées sur leurs passions et leurs valeurs. L’art permet également à chacun de s’exprimer librement et de développer sa propre pensée.
La créativité aide les élèves à résoudre des problèmes. Ils apprennent à réfléchir de manière critique, à trouver de nouvelles idées et à proposer des solutions efficaces. Ces compétences sont importantes pour résoudre les problèmes difficiles auxquels la société est confrontée, comme ceux liés à l’environnement ou à la société.
La créativité aide les élèves à s’adapter. Ils apprennent à s’ajuster à de nouvelles situations, à considérer différentes façons de voir les choses et à trouver des solutions différentes. Dans une société qui change constamment et où de nouveaux défis se présentent souvent, l’adaptabilité est essentielle pour trouver des réponses qui conviennent et qui peuvent s’adapter.
Aujourd’hui, si nous nous enlisons dans des accords vains, c’est en grande partie dû au fait que nos dirigeants n’ont pas été élevés dans le creuset de la créativité.