Une diaspora forte est celle dont l’État de sa patrie est fort. Je ne dirai pas que la diaspora haïtienne est à l’image de l’État de sa patrie, mais des efforts doivent être consentis pour harmoniser les avoirs et compétences de nos compatriotes à l’étranger avec les missions de l’État haïtien.
Si l’on parvient à l’harmonisation des ressources et compétences, on maximisera, à coup sûr, les avantages potentiels que la diaspora peut apporter au développement du pays.
Les exemples de réussite
Prenons l’exemple de la diaspora chinoise. La Chine a connu, au fil des dernières décennies, une croissance économique fulgurante, renforçant ainsi sa diaspora. L’État chinois, conscient des enjeux majeurs liés à cette dispersion, a déployé des politiques favorables, visant à encourager les liens économiques, culturels et politiques avec sa diaspora, créant ainsi un terreau fertile pour des opportunités d’investissement, de commerce et d’échanges culturels. Ces faits sautent aux yeux, indéniables dans leur réalité. Les efforts entrepris par l’État chinois, au-delà de ses frontières, afin d’atteindre les membres de cette diaspora, sont d’une clarté manifeste.
Les diasporas chinoises, en interaction avec l’État chinois, s’engagent dans une dynamique complexe, où soutien, cooptation, contestation, résistance et subversion se mêlent et se côtoient. Ces processus de négociation façonnent à leur tour les lieux tangibles et les espaces virtuels où les migrants chinois gèrent leur existence transnationale.
L’État indien a déployé des initiatives destinées à favoriser l’attrait de l’investissement étranger et à stimuler les compétences et le savoir-faire de sa diaspora, tout en facilitant les échanges tant commerciaux que culturels.
Je désire également braquer les projecteurs sur la diaspora israélienne. L’État d’Israël cultive des liens étroits avec sa diaspora, lui prodiguant des appuis économiques, culturels et politiques.
Le potentiel d’investissements de la diaspora haïtienne
Il est manifeste que dans certains pays d’accueil, la diaspora haïtienne jouit d’opportunités économiques, d’éducation, de liberté politique et de liens sociaux, lesquels peuvent se révéler bénéfiques pour sa terre natale.
Mais, quand donc la diaspora haïtienne transcendera-t-elle ces vains transferts de fonds, destinés uniquement à ses proches ou amis ? Ces envois d’argent peuvent certes représenter une source vitale de revenus pour les familles et les communautés de leur pays d’origine. Ils peuvent soutenir la consommation, insuffler une dynamique économique, mais seront-ils capables de véritablement amoindrir la pauvreté ?
Quand comprendra-t-on que les membres de la diaspora haïtienne peuvent être une source d’investissements directs étrangers dans leur pays d’origine. Ils ont relativement une connaissance des opportunités économiques et des besoins du pays, ce qui peut les inciter à investir dans des projets commerciaux et des initiatives de développement. Ces investissements peuvent stimuler la croissance économique et créer des emplois aussi.
La diaspora possède des compétences et une expertise précieuses dans divers domaines comme la science, la technologie, la médecine, l’éducation, l’ingénierie, et bien d’autres encore. Ces connaissances peuvent être partagées avec le pays d’origine à travers des partenariats, des collaborations et des échanges professionnels, ce qui contribue au développement et à l’amélioration des secteurs clés.
Elle joue un rôle important dans la diplomatie et le plaidoyer en faveur de son pays d’origine. Elle peut représenter ce dernier dans les affaires internationales, promouvoir ses intérêts et défendre ses causes. De plus, elle peut renforcer les relations bilatérales et promouvoir une image positive de son pays.
Elle favorise également la transmission de connaissances, de compétences techniques et de valeurs culturelles entre le pays d’origine et le pays de résidence. Cela encourage les échanges interculturels et renforce les liens entre les deux nations.
Globalement, la diaspora haïtienne pourrait être tout cela, jusqu’à ce qu’elle cesse d’envoyer seulement des miettes occasionnelles en Haïti et prenne finalement en charge son propre destin.