Hier soir, mercredi, j’ai reçu une affiche annonçant que la commune de Pétion-Ville se mobilisera le vendredi 28 avril 2023 sur la place Saint-Pierre pour protester contre les violences armées. Je ne sais toujours pas qui est à la tête de cette initiative, mais j’affirme que c’est le symbole d’une lutte commune et d’un engagement collectif pour reconquérir la paix et la sécurité qui leur sont dues.
Je m’imagine les habitants de ces bidonvilles, qui gravitent autour de la place Saint-Pierre, se rassembler avec une détermination farouche, prêts à avancer d’un pas résolu vers les quartiers captifs des criminels armés, avec la police à l’appui. Les cris de la foule, emplis de colère, pourraient-ils étouffer les détonations assourdissantes des armes de guerre brandies par les assassins ? Par la force de leur nombre et de leur conviction, les femmes et les hommes ne pourraient-ils pas faire taire les hurlements des mitraillettes des tueurs ?
Le vendredi 28 avril, Pétion-Ville se mettra debout ! La commune restera debout jusqu’au bout, refusant de mourir à genoux. J’ignore la véracité et la force de cette annonce, mais ce matin j’ai discuté avec des habitants de Pétion-Ville qui rejettent la cruauté des gangs armés. C’est peut-être vrai, mais les Haïtiens ne sont pas toujours disposés à être les premières victimes. La prudence est toujours de mise pour eux (Atansyon pa kapon). Cependant, lorsque tout le monde fait preuve de cette prudence, personne n’agit et ce sont toujours les bandits qui prennent l’initiative.
Je sais que nous sommes très occupés à faire la queue dans les stations-service ou devant les bureaux d’immigration, que ce soit pour obtenir du carburant ou le passeport. Mais les criminels ne doivent pas gagner du terrain sur les gens paisibles. Bon combat aux Pétion-Villois!