Comment un pays, presque orphelin de sa souveraineté, pourrait-il hisser sa voile et naviguer vers sa propre solution, celle que l’on appelle “une solution haïtienne” ?

Hier, dimanche, j’ai adressé la question à Mirlande Hippolyte Manigat, qui m’a rétorqué qu’elle ne pouvait y répondre du fait de la complexité de mon propos. J’ai alors songé que sa position au sein du Haut Conseil de Transition (HCT) pourrait être également une barrière à sa réponse.

Je me suis alors tourné vers les lumières de mon ami, le politologue Dr. Gracien Jean, qui est d’avis que la complexité inhérente à une solution haïtienne dépend des élites qui sont incapables d’appréhender de manière scientifique les phénomènes politiques tels que les acteurs impliqués, ainsi que les antécédents de cette situation difficile.

Il y a une panne de souveraineté, mais une panne qui vient de l’intérieur, m’a murmuré le Dr Jean, les yeux étincelants. L’État, a-t-il renchéri, doit avant toute chose s’atteler à assurer la sécurité de sa population, à tous les niveaux : des logements décents, des espaces publics assainis et la lutte contre le crime transnational… Il est impérieux de bâtir le pays de toutes pièces, c’est-à-dire de créer des chantiers qui permettront la subsistance de la population, comme je l’ai compris dans les propos du Dr. Jean.

Une autre chose frappante m’a été notifiée par le Dr. Gracien Jean : il déplore que les élites haïtiennes ne s’emploient qu’à blâmer les Blancs, ceux-là mêmes qui réclament une solution haïtienne, pour l’intrusion de la communauté internationale dans les affaires intérieures du pays. Pourtant, il m’a expliqué qu’il suffit de se fixer un agenda clair, à savoir la mise en place du Conseil électoral et l’organisation des élections.

« Où donc le Blanc est-il responsable de notre descente en enfer ? », s’interroge le Dr. Jean, parti sans attendre ma réponse.

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