Cric, crac ! Il était une fois une Terre qui maigrissait. Les arbres se sont alors laissé pousser des seins pour allaiter la planète affamée… Ainsi nous conte une toile de Pierre Pascal Mérisier (Pasko), artiste qui nous peint des légendes.

L’artiste compose son récit pictural en combinant différents éléments graphiques qui se chevauchent pour donner un sens inédit aux choses. Dans l’un de ses tableaux, j’ai pu voir un manchot dont le bras manquant lui sert de pénis en passant par son trou du cul. Tout cela est bien lisible et visible, car Pasko tient toujours ses formes à distance du fond.

Au fil des œuvres décrites, il apparaît clairement que chez Pierre Pascal Mérisier, le pinceau tourne spécifiquement autour d’un corps réinterrogé selon le projet du tableau. Il peut s’agir du corps d’un arbre, d’un animal ou d’une personne. Ce corps, à ne pas confondre avec la figure humaine qui est souvent pour l’artiste un prétexte, est toujours sobrement immergé dans les couleurs pour que le tracé survive.

Les mêmes tactiques de composition sont utilisées dans ses gravures, qui semblent être des arabesques. Un entrelacs de lignes sinueuses fissurent le panneau et le rythment pour plonger le regard dans un univers d’expressions visuelles.

Dans ses derniers bois gravés, l’artiste montre une série de femmes dont les doigts de pieds prennent racine profondément dans la terre. Cela permet de comprendre les approches thématiques de Pasko et la symbolique véhiculée par chaque forme créée.

Sans violer l’intimité des significations dont se nourrissent ces gravures, j’entends faire remarquer que dans deux des nouvelles créations de Pasko, les longs orteils des femmes ci-dessus mentionnées se ramifient, se croisent et s’enfoncent dans les entrailles de la terre pour en constituer l’ossature.

À travers la représentation de ces êtres féminins qui s’enracinent dans le sol, l’artiste pose ainsi la question de la fertilité de l’arbre et de la fécondité de la femme. Une quête esthétique à approfondir!

Voilà mes impressions après avoir visité cette semaine l’atelier du peintre conteur.

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