Tant de jeunes en milieux ruraux quittent leurs communautés pour aller chercher la vie. Sitôt arrivés dans la capitale, ils deviennent soit des chauffeurs de taxi-motos soit des marchands ou des vendeurs d’eau en sachet transformant l’espace de la circulation en un lieu d’étalages. Aujourd’hui, quelle alternative ? Que peut l’Etat ?   

Un texte a été publié par le ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), en 2011. Dans ce document intitulé « Politique de développement agricole 2010-2025 », il est dit que l’enjeu est de créer des opportunités d’emploi en milieu rural pour freiner l’exode vers les villes.  Pourquoi n’a-t-on pas mis en œuvre ce plan quindécennal ?

L’agriculture, si elle est orientée vers l’agro-industrie, peut maintenir une majorité des jeunes dans leurs régions rurales. Elle peut contribuer à l’augmentation des revenus des petits agriculteurs familiaux. Avec le soutien conjoint du ministère de l’Agriculture et celui du Commerce et de l’Industrie et du Fonds du développement industriel(FDI), l’agro-industrie, impliquant la transformation, la conservation et la commercialisation de la production agricole, favorisera la création d’emplois en zone rurale. Conséquemment, cette agriculture mécanisée permettant de produire à grande échelle réduira la pauvreté dans une perspective de développement humain.

Un autre avantage de l’agro-industrie est à signaler. La conservation de la production agricole pourra lutter contre la faim. Ces réserves auront été utiles en cas de catastrophe naturelle pour ne pas toujours dépendre de la République Dominicaine ou du Japon.

Les ménages ruraux vivent difficilement. Ils tirent leur revenu principalement de la production agricole saisonnière et de l’élevage. Ils ont des revenus volatiles vu les conditions météorologiques changeantes, les ravageurs et les maladies. Sans compter les fortes fluctuations de prix dans le secteur agricole.

Le Bureau de crédit agricole (BCA), institution étatique accordant du crédit en milieu rural, est aujourd’hui fortement décapitalisé, à cause du faible taux de remboursement. Par conséquent, il est incapable de jouer son rôle. Les banques interviennent très peu dans le milieu rural, note-t-on dans le texte.

Il en résulte une réduction des activités de production en milieu rural due, entre autres, à un problème de crédit agricole. Cela entraîne un mouvement migratoire intoxiquant Port-au-Prince.

Robenson D’Haiti

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