Le 3 avril 2000, le journaliste Jean Léopold Dominique s’est vu ôter la vie de manière tragique. Son souffle s’est éteint dans la cour de la radio Haïti Inter, dont il était le propriétaire. Vingt-trois ans après, justice n’est pas encore rendue. Le sang de la victime coule toujours impunément dans le courant de l’injustice.

Je comprends que la justice est représentée par une femme aux yeux bandés, mais en Haïti, cette femme a les yeux plus bandés que n’importe où ailleurs. Elle ne voit rien, ni personne, même si les assassins trainent en toute impunité dans les rues.

Je m’en tiens invariablement à cette conviction profonde selon laquelle la pédagogie de la vie consiste à punir ceux qui portent atteinte à celle-ci. Qui se souvient encore de ce personnage obscur et bien peu scrupuleux, le juge Lamarre Bélizaire, qui avait libéré le chef de gang de Galil Woodly Ethéart, également connu sous le nom de « Sonson La Familia », en lui disant : « Allez, ne refaites plus ça ! » ? 

Cette nation vit aujourd’hui n’importe quoi parce qu’elle a vu tout passivement. Sans se rebeller.

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