Depuis le jour où il a affiché ses ambitions politiques, l’homme connait des difficultés. Il a passé 22 mois sur le terrain à mener une campagne électorale pour devenir le 58e président d’Haiti. Durant tout son règne, il vendait du rêve à une population qui refuse de dormir pour voir les merveilles qu’il promettait.

Depuis son assassinat, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, dans sa résidence privée, à Pèlerin 5, les opposants politiques seraient au chômage. On continue de tuer à Martissant, les policiers continuent de mourir. Des bandits armés ont détourné, mercredi matin, un autobus assurant le transport des passagers en provenance de Port-de-Paix. Bref, les problèmes continuent de s’empiler même après l’assassinat du locataire du Palais national. Mais l’opposition haïtienne ne trouve plus M. Moise pour lui attribuer tous les malheurs d’Haïti. Jovenel Moise manque douloureusement aux opposants qui ne trouvent plus un bouc émissaire.

Qui va se charger d’arracher aux oligarques corrompus les petits restes que le président Jovenel Moise voulait consacrer à la population ?  Donc, M. Jovenel Moise manque aussi au petit peuple.

Pourtant, pas une goutte de larmes n’a été versée ! L’assassinat n’a déclenché aucune réaction populaire. M. Jovenel Moise dirigeait dans la confusion, il meurt aussi dans la confusion. Malgré les pleurs de son Premier ministre ai, Claude Joseph, après le drame du 29 juin 2021, à Delmas 32, M. Moise n’avait rien dit pour consoler les familles des victimes. Donc, l’indifférence de M. Jovenel Moise nous manque aussi.

Les soi-disant petits mensonges de M. Jovenel Moise nous manquent aussi. On s’y habituait. Aujourd’hui, si on imite la voix du président de la République pour lui faire dire qu’il est vraiment mort, on dira que c’est faux. On s’amusait beaucoup avec notre chef d’Etat qui jurait qu’on ne pouvait pas l’assassiner. Voilà le mensonge du siècle. Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, il a été assassiné. Personne ne pouvait y croire. On disait même que c’était un mensonge. On lui avait toujours fait une mauvaise presse. L’équipe de communication du Palais national n’a jamais pu sauver M. Jovenel Moise de ces préjugés selon lesquels il serait un menteur.

L’espoir fait vivre. Le président Jovenel Moise était cet homme, vendeur d’espoir, qui faisait vivre son peuple malgré les nombreux assassinats perpétrés durant son règne. Il nous manque dangereusement.

Robenson D’Haiti 

Editorialiste| Matin Débat

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