L’on ne se rappelle pas combien d’électeurs dans le département de l’Artibonite ont voté pour le Sénateur Youri Latortue. Pourtant, pendant son règne, il n’avait fait confiance qu’à sa mère.

Selon toute vraisemblance, c’est l’ancien parlementaire qui avait accompagné sa maman au bureau de vote, le jour du scrutin. M. Latortue a dû se souvenir, avec émotion, que c’était bien lui-même qui, sans égard pour l’intention de vote de sa mère, avait voté à sa place. C’est à croire qu’entre mère et fils, le vote n’est pas personnel.

Ce jour-là, dans l’isoloir, il y avait eu abus de confiance, parait-il. Le rejeton avait peut-être trahi les préférences électorales de sa génitrice. Il en est conscient. Il devait réparer ses écarts. 

Ainsi donc, la maman bien-aimée du Sénateur était, aux yeux du parlementaire, la seule et unique personne de confiance pouvant gérer les fonds servant à rémunérer le personnel du bureau.

La maman, âgée de plus de 80 ans, employée de son fils qui s’est fait une réputation d’homme sérieux en combattant la corruption, n’a jamais été blâmée par son fils. C’est la preuve « incertaine » que le patron a été satisfait du travail accompli.

Mais ce n’est que la satisfaction personnelle du Sénateur. Les autorités judiciaires devront chercher à savoir combien de chèques la mère du parlementaire a pu monnayer et ce qu’elle en a vraiment fait, selon les instructions en rapport aux tâches qui lui sont assignées par son fils. 

Même à pas de tortue, on doit aller vers la vérité pour ne pas porter préjudice à la mère du Sénateur Latortue. A cet âge, on n’apprend pas à voler ni à détourner les fonds publics. 

Toutefois, il ne convient pas de tirer à boulets rouges sur le dirigeant du parti politique Ayiti An Aksyon (AAA) dont le mérite a été de mettre une femme de plus de 80 ans au travail dans un pays où les jeunes sont fortement exposés au chômage.

Robenson D’Haiti

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