Frappées par le séisme du 12 janvier 2010, des prisons haïtiennes étaient vidées de leurs occupants. Le pénitencier national de Port-au-Prince, à lui seul, jetait dans les rues 3000 prisonniers dont un grand nombre étaient des kidnappeurs.

En août 2014, la Police nationale d’Haiti avait déploré l’évasion de 329 détenus dont Clifford Brandt, lors d’une mutinerie éclatée à la prison civile de la Croix-des-Bouquets. Des individus très dangereux pour la sécurité publique étaient en cavale.

On se le rappelle. Le porte-parole de la police, l’inspecteur Gary Desrosiers, avait annoncé une récompense pour toute information menant à la capture de Brandt, dont la famille est très puissante dans le secteur des importations-exportations.

Sept ans après, la prison civile de la Croix-des-Bouquets connait le même sort. Elle a été attaquée, le 25 février 2021. Environ 200 détenus sont lâchés dans la nature. 

A chaque évasion, les bandits cherchent soit à regagner leurs bastions soit à se rendre dans d’autres quartiers pour les polluer. D’autres foyers de gangs sont alors créés. 

Une prison n’est-elle pas faite pour être cassée, comme un contrat?  Les prisonniers ne sont pas des enfants de chœur. Le centre carcéral est un obstacle aux pulsions criminelles de l’assassin. 

Qui sont-ils  généralement les complices des évadés ? Aujourd’hui, il convient non seulement de retrouver les prisonniers qui ont pris la fuite mais aussi d’arrêter leurs complices.

Une autre question est fondamentale, quelles sont les conséquences de chaque évasion ?  Toute évasion des prisons est une menace pour la sécurité des victimes de crimes et des témoins qui ont conduit à la condamnation des évadés.

Décidément, l’insécurité ne va-t-elle pas se renforcer?  

Robenson D’Haïti

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