J’ai entendu dire qu’un ancien sénateur de la République d’Haïti, également homme d’affaires, racontait qu’il avait honoré sa dette envers l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA). Cette nouvelle m’emplissait d’allégresse, jusqu’à ce que j’en sois instruit par une amie dont je préfère taire le nom : acquitter sa dette envers l’État ne signifie pas forcément la rembourser.

L’État n’a jamais été juste, et nous non plus ne l’avons jamais été à son égard. Ici, en Haïti, dans la majorité des cas, un homme d’État est à la fois bon maître et mauvais serviteur de cet État qui est NOUS.

Haiti

La fragilité des bureaux de l’État, en Haïti : les papiers à la merci des vandales

Qui se souvient encore de l’agitation provoquée par les manœuvres du syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH) ? Ceux dont la mémoire n’est pas défaillante se rappelleront sans doute l’assaut mené par les policiers du SPNH contre l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA), situé à Delmas 17, en septembre 2020.

Quels sombres desseins ourdissaient-ils donc ? Il semblerait, m’a soufflé cette amie qui œuvre toujours en ces lieux, que ces policiers avaient été envoyés afin de saisir des documents concernant d’éventuels prêts contractés par certaines personnalités, ici en Haïti. Ah, ces hommes et femmes de toutes sortes d’affaires !

Les hommes et femmes de pouvoir et d’influence jonglent avec les règles établies, exploitent les faiblesses du système, laissant derrière eux un sillage de succès éclatants ou de scandales retentissants.

La plupart des bureaux de l’État ne sont pas informatisés. Les amas de papiers, gardiens discrets des précieuses informations, sont généralement très vulnérables. Ils sont exposés soit aux catastrophes naturelles, soit aux actes vils et lâches des vandales.

Ainsi, la vertu salvatrice de l’informatique, avec son pouvoir de stockage et de préservation immatérielle, est absente dans ces bureaux archaïques où les données cruciales se trouvent à la merci de forces malveillantes, prêtes à les soustraire à notre contrôle.

La solution de la duplication : prévenir la perte des données cruciales.

Il est possible que l’ONA ait envisagé des solutions alternatives pour éviter la perte totale de certaines informations. Une idée serait de créer des copies dispersées des données.

Je pense qu’il est fort probable que des copies fidèles aient été faites et réparties avec soin dans différents endroits sécurisés tels que des bâtiments protégés ou des coffres-forts.

Cette dispersion stratégique des données permettrait de réduire les risques liés aux actes de vandalisme. Même si l’un de ces lieux était touché par une catastrophe ou attaqué par des forces hostiles, les autres copies resteraient intactes, garantissant ainsi la continuité des informations essentielles.

Cependant, il faut comprendre que cette méthode comporte aussi ses propres difficultés. Il faudrait une organisation très précise pour gérer et synchroniser toutes ces copies. Il serait aussi nécessaire de renforcer les mesures de sécurité afin de s’assurer que seules les personnes autorisées puissent accéder à ces précieuses copies, évitant ainsi toute utilisation abusive.

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Je ne porte pas d’accusations à l’encontre de ces policiers qui, semble-t-il, défendaient leurs droits selon leurs propres méthodes considérées comme appropriées et efficaces : la saisie des clés des véhicules de simples citoyens, l’attaque contre les locaux du Fonds d’assistance économique et sociale (FAES) et ainsi de suite. Nous nous souvenons qu’ils ont également attaqué l’ONA, et le scandale des prêts à l’ONA ne sera pas oublié. Nous gardons toutes ces situations à l’esprit jusqu’à ce que les personnes concernées soient contraintes de fournir des explications, lorsque la nation décidera d’exiger des comptes.

Robenson D’Haiti
Journaliste Professionnel
www.robensondhaiti.com

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