Devant l’ampleur des épreuves affligeant mon peuple, je ne saurais exiger la démission du Premier ministre Ariel Henry. Sa venue était, dès l’origine, marquée par la contrainte inexorable de son départ, qu’il survienne tôt ou tard. Le diable se terre dans les détails qui me dérangent, et parmi ces détails, je remarque la perfide pratique de la compagnie de téléphonie mobile Natcom, qui contraint ses usagers à se plier au renouvellement constant de leur carte SIM, presque chaque mois.

On peut généralement remplacer une carte SIM dans différentes conditions, notamment en cas de perte ou de vol, de dommage physique, ainsi que me l’a suggéré discrètement un technicien de la Natcom souhaitant préserver son anonymat. Cependant, aucune de ces circonstances n’est présente et pourtant, le consommateur est contraint de remplacer de temps en temps sa carte SIM. Quel est donc le dessein malveillant de la Natcom ?

Dans l’incertitude qui m’étreint, je me refuse à affirmer que nous sommes face à un vol organisé, savamment orchestré par ces Vietnamiens, insaisissables au regard supposément vigilant du Conseil National des Télécommunications (CONATEL). Cependant, j’observe chez eux une intelligence entrepreneuriale qui leur permet de soutirer subtilement de l’argent à la population sans même qu’elle ne s’en rende compte.

Nous sommes en 2023, tandis qu’en 2021, la filiale de Viettel en Haïti a comptabilisé 2,7 millions d’abonnés. Afin de remplacer une carte SIM, l’utilisateur doit débourser 75 gourdes, soit l’équivalent de 0,5244 USD. Considérez alors l’abject festin de corruption et d’exploitation que savoure la Natcom, en ayant à sa merci plus de 2 millions d’abonnés.

À cet égard, j’ai entendu parler d’un mouvement de résistance populaire où la population est déterminée à pourchasser ses oppresseurs. Comment résister aux tyrans sans émerger de sa torpeur, de sa léthargie ? La Natcom, avec sa stratégie de renouvellement incessant de cartes SIM, se présente-t-elle comme une entité moins malveillante que les chefs de gangs armés qui ensanglantent le peuple ?

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