Les membres de la diaspora haïtienne se tiennent en retrait. Ils attendent que les vagues tumultueuses de l’insécurité se calment, avant de se risquer à voguer vers la terre de leurs racines, Haïti.
Ils résistent, sourds aux cris stridents du changement, en Haïti, rejetant quasiment tout rôle dans la restauration de la sécurité de leur terre natale.
Quitter Haïti a presque toujours été perçu par des Haïtiens comme une chance qui ne se reproduira pas. Cette opportunité unique entraîne la diaspora à rompre ses attaches à la terre d’origine, ce qui les éloigne de leurs racines et de leurs responsabilités envers leur pays d’origine.
Dans ce flux incessant de départs, les liens avec la terre natale s’amenuisent, érodés par les aspirations individuelles.
Chaque Haïtien qui quitte Haïti éprouve étrangement le sentiment d’avoir échappé à un sol semé d’embûches périlleuses. Mais que faire ?
Au cœur de cette diaspora dite haïtienne, se profilent des nuances subtiles et intrigantes qui semblent la rendre étrangère à elle-même ainsi qu’à ses racines.
Cette diaspora se décline en deux catégories bien distinctes. D’un côté, se dessine la dimension consulaire, où ces Haïtiens maintiennent des liens étroits avec leurs compatriotes et tissent des relations avec les institutions de leur pays d’origine. De l’autre côté, émerge la sphère diplomatique, où des liens se nouent avec l’État d’accueil.
Pour ceux qui jouissent d’un statut diplomatique, animés par l’opportunité saisissante qui se présente à eux, ils adoptent la rationalité du pays d’accueil. Parmi ces individus, nombre d’entre eux sont des professionnels des armes. Cependant, il me semble que leur engagement envers leur patrie d’origine est entravé par divers facteurs. Avant tout, ils ont choisi de renier leur nationalité, conférant ainsi au pays qui les a vu naître un statut d’ennemi. En outre, certains parmi eux se retrouvent impliqués dans des activités illicites. Leur mobilisation au service de leur nation requerrait sans doute une préalable enquête minutieuse.
Au cœur des enjeux sécuritaires d’Haïti, la diaspora possède un potentiel remarquable, pouvant jouer un rôle crucial dans le redressement des terres natales, grâce à des actions variées et audacieuses.
Sur le plan financier, la diaspora peut apporter une contribution substantielle en investissant dans des projets de développement orientés vers la sécurité. Ces initiatives locales visent à renforcer les institutions de sécurité, moderniser les forces de l’ordre, et instaurer des programmes de prévention de la violence.
Par ailleurs, nombreux sont les membres de la diaspora ayant acquis des compétences pointues, notamment dans les domaines de la sécurité, de la justice et des affaires policières. Forts de leur expertise, ils peuvent partager leurs connaissances avec les institutions haïtiennes concernées, renforçant ainsi leurs capacités opérationnelles et stratégiques.
Grâce à ses liens internationaux, la diaspora peut également faciliter la collaboration entre Haïti et d’autres nations pour lutter contre le crime transnational, le trafic de drogue, et le commerce illicite d’armes. Elle se positionne alors comme un véritable pont entre les autorités haïtiennes et les organismes internationaux impliqués dans ces combats.
Outre ces actions concrètes, les membres de la diaspora haïtienne peuvent user de leur voix et de leur influence pour sensibiliser à la situation sécuritaire en Haïti et plaider en faveur de mesures appropriées au niveau international. Campagnes médiatiques, conférences, pétitions, rencontres avec les responsables gouvernementaux, autant de moyens à leur disposition pour faire entendre leur message.
En soutenant activement les initiatives locales promouvant la sécurité communautaire, la diaspora peut contribuer à l’amélioration du tissu social du pays. En apportant son aide aux projets de prévention de la violence, d’éducation et de formation pour les jeunes, ainsi qu’aux initiatives de réinsertion sociale des anciens délinquants, elle se positionne en acteur engagé dans le développement de solutions pérennes.
Enfin, la mise en place de réseaux de communication et d’échange d’informations entre la diaspora et les acteurs locaux, tels que les organisations de la société civile et les agences gouvernementales, permet une meilleure coordination des efforts en matière de sécurité.
Ainsi, c’est avec une détermination inébranlable que la diaspora haïtienne peut œuvrer en faveur du redressement sécuritaire du pays, offrant ainsi une lueur d’espoir pour l’avenir d’Haïti. Cela n’est pas un rêve !