Son regard parcourait les méandres des formes tracées ou sculptées par les artistes. Les contours flous, les lignes droites, courbes et sinueuses se fondaient avec une fluidité enivrante dans l’esprit de la dame, qui scrutait les œuvres, avide de percer le voile de l’inconnu qui enveloppait les créations. C’était en 2009, aux Ateliers Jean René Jérôme à Pétion-Ville en Haïti.

Mireille Pérodin Jérôme, historienne de l’art et galeriste de renom, sautillait d’une toile à l’autre avec une grâce qui m’avait ému. Je revois encore sa silhouette tourner en rond autour de chaque pièce, comme envoûtée par une quête mystérieuse.  Ah ! Quel détail cherchait-elle donc avec tant d’acharnement ? La réponse m’échappe encore. Sa curiosité éclairante ne cesse d’enchanter ma mémoire.

Je m’en souviens encore. Sa voix résonnait en moi lorsqu’elle partageait ses connaissances avec moi. Les mots qu’elle choisissait avec soin étaient teintés d’une réflexion profonde, qui dévoilait la richesse de chaque œuvre qu’elle présentait. Les nuances des couleurs, les textures des matières, les mouvements des formes, tout était disséqué avec une acuité qui m’émerveillait.

Cette première rencontre avec Mireille Jérôme a été pour moi un moment inoubliable, une expérience sensorielle et émotionnelle qui m’a marqué à jamais. Mireille, que ton âme repose en paix pour l’éternité!

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