La population appréhende un criminel, puis le met à feu. Ce délinquant s’en prend aux citoyens, les incendie. Nous nous consumons. Le feu tarde à s’éteindre pour se faire entendre.

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On m’a fait part de la nouvelle, à Delmas 95, d’un homme de bien, vaquant chaque jour à son petit commerce, qui, un mercredi soir, a pris une arme à feu et a commencé à tirer en l’air. Sa revendication est que les habitants quittent le quartier.

Il était une figure familière dans la région, mais aujourd’hui, à Port-au-Prince, il n’y a nulle part où se cacher. La population l’a pourchassé sans relâche, le déchirant en lambeaux à coups de machette. Le feu de la vengeance et de la nécessité de survie dans la zone a consumé les maigres vestiges de cet homme. 

En d’autres temps, on aurait pu avancer l’argument que c’était une lampe qu’on lui avait allumée sous le derrière, qu’on lui avait jeté un sort, ou encore qu’il souffrait de troubles psychologiques. Cependant, de nos jours, de telles considérations ne sont plus valables. Nous brûlons, point final !

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Comment un individu, seul, armé de son pistolet, aurait-il pu exiger que toute une population quitte les lieux ? L’insécurité incontrôlable en Haïti est insupportable, mais elle influe sur notre perception de l’homme qui n’est ni totalement bon ni mauvais. Pourquoi ne l’avons-nous pas plutôt remis aux autorités restantes de la police, qui, semble-t-il, sont dans l’incapacité d’assurer leur mission de protection et de service ?

Le feu, de nos jours, semble-t-il davantage dédié à la destruction qu’à la purification de nos environnements de vie ?

Robenson D’Haiti
Journaliste Professionnel
www.robensondhaiti.com

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